vendredi, septembre 01, 2006

Web 2.0 : le bon tuyau pour l'Internet.

Des fonds importants sont débloqués pour ce web qui élargit l'offre de technologies et de contenus et consacre le rôle de l'internaute.
Par Christophe ALIX et Laurent MAURIAC (à New York)
QUOTIDIEN : Mercredi 30 août 2006 - 06:00

Le Web 2.0 est devenu ces derniers temps le nouveau champ de bataille où s'affrontent start-up, géants de l'Internet et groupes de médias traditionnels dans leur quête de toujours plus d'audience et de revenus publicitaires. Dans ce deuxième âge d'un web parvenu à maturité, il ne se passe pas un jour sans que des milliers de «posts» sur les blogs ne viennent alimenter le buzz d'une nouvelle levée de fonds ou d'un rachat. Un mouvement démarré il y a un an, à l'été 2005, lorsque News Corp, le groupe de médias propriété de Rupert Murdoch avait aligné 580 millions de dollars pour le rachat d'Intermix et de sa pépite, le réseau social MySpace. Dans les médias américains, la notion de Web 2.0 est souvent associée à une nouvelle vague de création et de rachat, souvent à prix d'or, de start-up à nouveau dopées au capital-risque. C'est le cas de Netvibes, une société française indépendante, qui a levé 12 millions d'euros en août.

Les acquéreurs de ces start-up sont des groupes de médias comme NBC qui a racheté cette année ivillage (portail féminin) pour 600 millions de dollars et Tribe (réseau social) pour 50 millions. Ce sont également les mastodontes de l'Internet, à l'appétit vorace. Yahoo s'est emparé du site de partage de photos Flickr (35 millions de dollars) et de mise en commun d'adresses de sites web Del.icio.us. De son côté, eBay a racheté il y a un an le site de téléphonie par Internet Skype et vient de confier sa publicité à Google qui, pour sa part, a acquis le site de partage de photos Picasa et la société de cartographie Keyhole (à la base de la technologie Google Earth). Les montants engagés ne sont pas sans évoquer une nouvelle mini-bulle Internet.

900 millions de dollars. «La situation est différente», corrige le consultant en «économie du savoir» Jonathan Spira. Selon lui, «ce qui intéresse les acquéreurs, c'est de mettre la main sur des technologies innovantes ou sur un potentiel publicitaire». Celui de MySpace par exemple à qui Google versera 900 millions de dollars dans les quatre prochaines années pour s'assurer l'exclusivité de la fonction recherche et de la publicité. «Depuis la bulle, les investisseurs en capital-risque ne se laissent plus avaler par le battage , poursuit Jonathan Spira. Ce n'est pas ça qui dirige les investissements, c'est plutôt l'inverse.» Certains blogueurs, plus sévères, estiment que le point commun de ces sociétés est de mettre en avant le terme pour récolter les fonds. Ou de chercher à rentabiliser par la publicité un contenu fourni gratuitement par les utilisateurs. S'ils leur fournissent, également gratuitement, des outils très efficaces pour stocker et mettre en avant leurs photos ou vidéos personnelles sur l'Internet, des sites de partage et d'agrégation de contenus comme Flickr ou YouTube en tirent aussi de très substantiels revenus en truffant leurs pages de liens sponsorisés.

Ces derniers jours, les deux start-up les plus en vue au hit-parade du buzz étaient Digg. com (notation d'articles de presse) et surtout YouTube. Valorisé à 200 millions de dollars, le premier qui n'attire que 1,3 million de visiteurs uniques chaque mois aurait reçu des offres de Yahoo et d'AOL.

Vidéoclips. Véritable phénomène, le second qui est «à la vidéo ce que Myspace. com est au réseau de socialisation», selon Phil Leigh, du cabinet Inside Digital Media, vient de passer la barre des 100 millions de vidéos déposés par les internautes sur son site. Depuis juin, il diffuse même des émissions de NBC à la demande de ce dernier, et Warner cherche à obtenir le même traitement pour ses vidéoclips.
Ce ne sont plus les start-up qui sont demandeuses d'un accès aux grands médias pour la diffusion de leurs contenus, c'est l'inverse.

SOURCE
http://www.liberation.fr/actualite/evenement/
evenement1/201216.FR.php

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